« Vices Intellectuels »
La vie publique est ébranlée par la propagation de théories complotistes et autres tendances négationnistes et extrémistes. Nombre de ces conceptions sont alimentées par des habitudes pernicieuses dans la formation des croyances et l’évaluation des informations, par des vices intellectuels en tout genre qui sapent les « bonnes » façons de penser. Crédulité, stupidité, fermeture d’esprit, dogmatisme, préjugé, esprit de parti, foutaise, insouciance, s’ils se répandent exagérément, portent préjudice aux communautés épistémiques, avec des effets sociaux et politiques évidents. Leur portée néfaste appelle une éthique intellectuelle impliquant chaque citoyen, chaque être pensant. Ces travers, certes personnels, sont nourris collectivement. Quels vices intellectuels guettent et corrompent notre vie publique ? Quels dommages produisent-ils ? Comment les affronter ? Plusieurs questions liées aux vices intellectuels seront abordées dans cet exposé. Une vie intellectuellement saine exige que nous nous soignions notre propre pensée, car une éthique intellectuelle est une condition de la liberté de pensée.
Notice biographique
Jesús Vega Encabo est professeur de logique et de philosophie des sciences à l’Université Autónoma de Madrid. Ses recherches portent sur des questions allant de la philosophie des sciences et de la technologie à l’épistémologie et la philosophie de l’esprit. Son travail actuel s’articule autour de deux axes de recherche : le premier est centré sur les artefacts, leur nature et leur fonction épistémique ; le second porte sur des questions d’épistémologie sociale (témoignage et dépendance épistémique) et, en particulier, des questions liées à l’éthique et l’autonomie intellectuelles.